31 janvier 2016

[Abbé Troadec, fsspx - Lettre aux amis et bienfaiteurs - Séminaire de Flavigny] "Les effectifs des entrées au séminaire ont-ils évolué?"

SOURCE - Abbé Troadec, fsspx - Lettre aux amis et bienfaiteurs, n°88 - Séminaire de Flavigny - 31 janvier 2016

Chers amis et bienfaiteurs,

Au cours de mes déplacements, il n’est pas rare que des fidèles me demandent : depuis 20 ans que vous êtes à Flavigny, les effectifs des entrées au séminaire ont-ils évolué? D’où viennent en général les vocations? À quel âge les jeunes gens pensent-ils pour la première fois à la vocation? Y a-t-il des éléments déclencheurs de vocation? Combien parmi ceux qui entrent au séminaire ont la grâce d’accéder au sacerdoce?

Pour répondre à votre attente, voici des chiffres sous forme de tableaux, étayés par quelques réflexions. Le séminaire existant depuis 1986, j’ai joint quelques données des années 1986 à 1995 pour discerner les différences de profil de séminaristes entre cette période et les 20 dernières années.

Effectifs des séminaristes et frères
1996-2000 101
2001-2005 104
2006-2010 98
2011-2015 100

Comme vous le constatez, les effectifs des entrées au Séminaire Saint-Curé d’Ars sont stables depuis 20 ans avec une moyenne de 20 entrées par an.

Séminaristes (1996-2015)
Entrées Français et étrangers: 347
Âge moyen: 21, 3 ans
Nb d’enf./fam.: 5, 8
Mères demeurant au foyer: 80%
Français passés par une école de la FSSPX: 73%
Etrangers passés par une école de la FSSPX: 37%

Les séminaristes venant de nos écoles ont en moyenne 20 ans et les autres entre 22 et 23 ans. Ils sont issus de familles de près de 6 enfants en moyenne. 80% parmi eux ont leur mère au foyer.

Enfin, quant à l’éducation reçue en complément de celle dispensée par leurs parents, près des 3/4 des séminaristes français sont passés par une école de la Fraternité Saint-Pie X.

À titre de comparaison, entre 1986 (année d’ouverture du séminaire de Flavigny) et 1995, les séminaristes étaient âgés en moyenne de 23 ans, ils étaient issus de familles de 4 enfants en moyenne, 60% d’entre eux avaient leur mère au foyer et 32% seulement parmi les Français étaient passés par une école de la Fraternité.

Les séminaristes sont donc aujourd’hui plus jeunes à leur entrée que dans les années 1986-1995, ils sont issus de familles plus nombreuses. Ils sont en plus grand nombre à avoir leur mère au foyer et plus nombreux également à être passés par des écoles foncièrement catholiques. Ces quelques chiffres montrent donc la vitalité des familles de la Tradition et la générosité qui en découle. Ils révèlent également que les écoles pleinement catholiques forment un terreau favorable à l’éclosion des vocations.

1er appel à la vocation
(2003-2015 - effectif : 219): 12,5 ans

Même s’il est parfois difficile de discerner l’âge du premier appel de Dieu, certains séminaristes ont pu le déterminer de façon très précise. Tout d’abord quant à l’âge, plus de la moitié des séminaristes entrés au séminaire ont pensé à la vocation avant l’âge de 12 ans. Beaucoup parmi eux ont été touchés par la grâce en servant la messe ou en remplissant la fonction de sacristain. 12 ont ressenti l’appel de la vocation le jour de leur première communion. Un nombre élevé de séminaristes ont vu comme élément déclencheur de leur vocation la qualité de l’éducation reçue dans leur famille et d’autres, en nombre presque aussi important, le bel exemple donné par un prêtre de leur entourage ou par un religieux.

Beaucoup de séminaristes connaissent au moment de l’adolescence une période de flottement au cours de laquelle s’estompe l’idée d’une consécration totale à Dieu et celle-ci revient plus tard à leur esprit. C’est environ à l’âge de 19 ans en moyenne qu’apparaît le deuxième appel. Près de la moitié d’entre eux l’ont ressenti au cours d’une retraite et un nombre significatif également grâce à l’aide d’un prêtre.

Persévérance dans la vocation 1996-2010
Séminaristes: Effectif : 262
Persévérance clergé Fraternité: 52%
Persévérance dans la vie consacrée: 62%

Pour la persévérance dans la vocation, les effectifs s’arrêtent en 2010, c’est-à-dire qu’ils concernent ceux qui sont entrés à Flavigny depuis 1996 et qui ont été ordonnés depuis 2002 et ceux qui seront ordonnés prêtres en juin prochain. Si un peu plus de 50% des séminaristes ont persévéré dans la voie du sacerdoce dans la Fraternité Saint-Pie X, plus de 60% sont aujourd’hui Le séminaire sous la neige engagés dans le sacerdoce ou la vie religieuse. Certains parmi eux, hélas, sont prêtres dans des communautés non traditionnelles et l’un d’entre eux dans une communauté sédévacantiste.

Une dernière précision : les séminaristes de Flavigny issus d’une famille traditionnelle et passés par une école pleinement catholique sont, en proportion, plus nombreux que les autres à accéder au sacerdoce dans la Fraternité. Ce n’est pas une nouveauté. L’Église a toujours reçu un maximum de vocations (90%) d’un minimum de familles (10%). Elle a également cultivé les vocations dans des écoles pleinement catholiques parfois même spécialisées (les petits séminaires).

Persévérance dans la vocation 1996-2010
Frères (Effectif : 52): Persévérance 48%

Près de 50% des frères ont persévéré dans la vie religieuse. Ce taux de persévérance est bien supérieur à celui des années 1986-1995. De plus, le nombre d’entrées a beaucoup augmenté depuis 15 ans environ, mais nous souhaiterions qu’il augmente encore, vu la beauté de cette vocation et le soutien que les frères apportent aux prêtres dans les écoles et les prieurés où ils sont affectés. Si le nombre de vocations dans la Fraternité Saint-Pie X est tout à fait honorable comparé à celui de bien d’autres séminaires, il pourrait être encore bien plus important, c’est certain. Alors que faire pour cela?

Que les parents fassent preuve d’un grand esprit de foi dans leur vie personnelle, familiale et sociale, qu’ils manifestent également une grande charité autour d’eux avec l’esprit de sacrifice qu’elle suppose, et qu’ils inculquent ces mêmes principes à leurs enfants en recourant à des éducateurs animés du même idéal qu’eux. Qu’ils vivent dans le monde sans être du monde, et ils auront une influence très positive sur leurs enfants. Leur plus belle récompense sera de voir un jour Notre-Seigneur porter sur leur famille un regard de prédilection en appelant au moins l’un ou l’autre de leurs enfants à embrasser la voie sublime et exaltante de la vie sacerdotale ou religieuse. C’est certainement votre vœu le plus cher et le mien!

Soyez vivement remerciés, chers amis et bienfaiteurs, pour votre soutien spirituel, moral et financier à l’œuvre du séminaire, et soyez bien assurés de notre profonde reconnaissance et de nos prières.

Abbé Patrick TROADEC, directeur
Le 31 janvier 2016, en la fête de saint Jean Bosco.