2 décembre 2014

[Yves Daoudal (blog)] « Vie consacrée »

SOURCE - Yves Daoudal - 2 décembre 2014

J’ai fini par me résoudre à lire la « Lettre apostolique du pape François à tous les consacrés à l’occasion de l’année de la vie consacrée », qui a commencé au premier dimanche de l’Avent.

C’est un texte pénible à lire, parce que c’est vide, et parce que, à chaque ligne de ce pensum qui se veut un hymne à la vie consacrée, on pense que le pape qui écrit cela, ou qui signe cela, est celui-là même qui détruit le plus florissant des récents instituts de vie consacrée, les Franciscains de l’Immaculée.

Il les détruit notamment parce qu’ils étaient de plus en plus tournés vers la liturgie traditionnelle, qui fait horreur à François (sauf quand elle est orthodoxe). Et ce qui est le plus spectaculaire, dans la lettre aux consacrés, est qu’on n’y trouve pas une seule fois les mots « liturgie » ou « messe », pas davantage que le mot « sacrements ».

On ne voit d’ailleurs pas ce qui est spécifiquement catholique dans cette vie consacrée dont parle le pape. Il est beaucoup question de communion, mais le mot paraît être surtout un synonyme de réunionite. Le leitmotiv est toujours le même : il faut « sortir » pour « aller aux périphéries ». Donc d’abord sortir pour organiser des réunions pour savoir comment on sera le plus efficace… On sait ce que ça a donné dans les diocèses depuis 50 ans…

J’avais déjà remarqué que dans son discours aux supérieurs majeurs des ordres et congrégations de religieux, il y a un an, François paraissait ignorer totalement la vocation monastique contemplative. J’avais titré : « A-t-on supprimé les moines ? »

Dans la lettre apostolique, il y a deux fois le mot « monastère », la première fois dans une énumération des divers lieux de vie consacrée, la deuxième fois pour conseiller aux monastères… « de se rencontrer, ou bien se relier de manières plus variées pour échanger les expériences sur la vie de prière », etc. Mais est-ce que c’est la vocation monastique ? Si le moine vit à l’intérieur d’une clôture après avoir fait vœu de stabilité, ce n’est pas pour franchir sans cesse cette clôture sous divers prétextes. Est-ce vraiment si difficile à comprendre ? Ou est-ce une infirmité jésuite ?