30 octobre 2014

[Abbé Renaud de la Motte, fsspx - Apostol] Non, l’Extrême-Onction ne tue pas!

SOURCE - Abbé Renaud de la Motte, fsspx - Apostol - Novembre 2014
Chers Fidèles,

Le jour arrivera, plus tôt que nous ne pensons, où la mort sera proche ; nous serons étendus sur notre couche, sans mouvement ; ceux qui nous entoureront nous regarderont, silencieux dans leur impuissance à nous aider ; nous n’aurons plus aucun contact vital avec le monde extérieur ; l’âme sera seule avec le Christ. Par ces quelques mots, Dom Marmion (1) remet chacun de nous devant cette réalité de la mort, la suprême épreuve. 

Tous, nous marchons ensemble vers cette éternité où tout sera consommé dans l’amour de notre Dieu. Et pour nous préparer, Notre-Seigneur a institué l’Extrême-Onction, sacrement qui nous donne la grâce dans ce moment si décisif de notre vie. Moment que nous devons craindre car la mort est la punition divine du péché: merces peccati mors, et cette crainte honore Dieu ; et si elle est accompagnée de l’espérance, elle honore Dieu beaucoup.

Jésus, notre modèle, n’est pas resté sur cette terre: Il est au Ciel et Il nous y a préparé notre place. Retenons ce premier motif qui nous oblige à nous détacher de la terre, et le premier principe de notre élévation vers le Ciel: c’est le Saint-Esprit, qui est au fond de notre âme comme une source vive de grâce et comme un feu divin qui lui donne la vie. Or, le propre du feu est de monter en haut, où est son centre et le lieu de son repos. Le second motif se trouve dans la sainte violence qu’emploie Jésus-Sauveur pour nous obliger à le suivre et à chercher notre bonheur dans le ciel. C’est par cette raison qu’Il a voulu que la terre fût toute couverte d’épines, et qu’Il a planté la croix dans toutes les parties du monde. Ouvrons les yeux: nous n’avons rien à espérer dans le monde et tous nos biens sont dans le Ciel!

Quelqu’un parmi vous est-il malade ? Qu’il appelle les prêtres de l’Eglise, et qu’ils prient sur lui, l’oignant d’huile au nom du Seigneur. Et la prière de la Foi sauvera le malade ; le Seigneur le soulagera, et s’il a commis des péchés, ils lui seront remis (2).

Lorsque vous êtes malades et en danger de mort: n’attendez pas! Faîtes savoir autour de vous que vous souhaitez recevoir l’Extrême-Onction… Sans attendre d’être inconscient ou peut être mort… Ainsi reçues avec un grand esprit de foi et avec confiance, les grâces seront abondantes pour accepter la volonté du Bon Dieu.

L’expérience du ministère sacerdotal montre souvent que les proches, certainement affectés par la perspective d’une séparation et par la maladie, deviennent les ennemis de leurs parents! « Vous comprenez, la venue du prêtre va effrayer mon père ou ma mère!».

O ignorance fatale des secours de notre religion! Ou tout simplement, faiblesse devant les ruses du démon! 

Appeler le prêtre pour les siens au moment de la mort, c’est faire acte de justice, et plus précisément acte de piété filiale. Cicéron définissait la piété: « une vertu par laquelle nous rendons le service et le culte à nos parents et aux amis de notre patrie. » Dieu, premier principe de notre être, infiniment parfait en lui-même, réclame de manière éminente les devoirs de la religion. Après lui, se présentent les principes secondaires de notre existence et de notre direction: nos parents qui nous ont donné la vie ; notre patrie qui a protégé notre existence et notre éducation.

Quelques mots pour conclure sur le respect que nous devons manifester à nos proches: c’est justice aussi que de rendre le culte et l’honneur aux personnes élevées en dignité… On leur doit, en effet, l’honneur comme une reconnaissance de leur supériorité, et le culte ou le dévouement, en récompense des bienfaits reçus… Saint Thomas précise: tels sont le prince dans les rapports civils ; le chef d’armée, dans la guerre ; nos maîtres, dans l’enseignement. On pourrait ajouter nos prêtres, dans les sacrements qu’ils nous donnent ; l’Eglise, et son Chef, dans le salut qu’ils nous donnent. Vous trouverez un guide pratique pour recevoir le prêtre avec respect lorsqu’il vous apporte Jésus dans la sainte communion: c’est une occasion de manifester une foi vive en la Présence réelle.

Je vous bénis

Abbé Renaud de la Motte, Prieur
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1 In Le Christ, idéal du moine, pp 591
2 Jacq., V, 14,15