8 juillet 2014

[Abbé Brice Meissonnier, fssp - Communicantes] "Nos adieux à la chère église du Coeur Immaculé de Marie..." (éditorial)

SOURCE - Abbé Brice Meissonnier, fssp - Communicantes - Juin-Juillet-Août 2014

Mes bien chers frères,

Le 31 août prochain, nous ferons nos adieux à la chère église du Coeur Immaculé de Marie qui, depuis six ans, servait d’écrin à notre liturgie paroissiale. Nous nous étions tous attachés peu à peu à ce lieu et à son histoire (sainte Madeleine-Sophie Barrat, Mater admirabilis, Mgr de Bruillard, l’abbé Camille Rambaud,...). Après plus de 172 ans d’existence, l’ancienne chapelle des Dames du Sacré-Coeur devenue l’église paroissiale du Coeur Immaculé de Marie -que nous appelions tous affectueusement le « CIM »- sera détruite.

Ce n’est jamais sans une réelle peine que l’on voit un bâtiment consacré retourner à son état profane ou être détruit. Il suffisait d’ailleurs de sentir l’émotion des paroissiens territoriaux, lors de leur dernière Messe le 21 juin, pour le comprendre. De fait, beaucoup y avaient été baptisés, y avaient reçu leur première communion, s’y étaient mariés ou y avaient enterré leurs parents. Nous-mêmes, pendant six ans, nous y avons célébré la sainte Messe tous les dimanches et jours de fêtes, nous y avons baptisé de nombreux enfants, confessé, marié, enterré,... Beaucoup de gens du quartier ou de la paroisse locale nous ont d’ailleurs remerciés d’avoir entretenu leur église qui avait malgré tout subi les affres du temps. Personnellement, ce fut une satisfaction et un bel hommage, que de lui rendre pour les dernières années de son existence la liturgie pour laquelle elle avait été bâtie.

Le 31 août prochain, après la dernière Messe qui sera célébrée dans cette église, qui sera une Messe d’action de grâces pour tout le bien qui s’y est fait depuis sa dédicace, nous déferons donc ce que le vénéré Mgr de Bruillard (évêque de Grenoble) avait fait le 12 mai 1842 ! Nous dépouillerons alors les autels, nous en retirerons les reliques et nous rayerons les croix de consécration. Cette cérémonie est indispensable pour que ce lieu consacré à Dieu puisse retourner à son état profane : "Dieu a donné, Dieu a repris, que son Saint Nom soit béni !" (Job, I, 21)

Maintenant, grâce à la bienveillance du Cardinal Barbarin et à l’accueil de la paroisse Saint-Irénée, notre communauté va écrire une nouvelle page de son histoire. Le dimanche 7 septembre, nous nous installerons dans une des plus anciennes et des plus prestigieuses églises de Lyon : l’église Saint-Just. La Providence faisant toujours bien les choses, cette première Messe sera célébrée le jour de la solennité de notre nouveau saint patron.

Que ferons-nous de cette église...?

D’abord ce pourquoi elle a été édifiée et consacrée : nous y célébrerons la Messe, dans la forme extraordinaire du rite romain, et peut-être aussi un jour dans le vénérable rite lyonnais ; nous y baptiserons, nous y marierons, nous y confesserons, nous y enterrerons.

Nous aurons à coeur également de mettre cette église en valeur, de respecter et d’entretenir son patrimoine, de nous attacher à son histoire, et de nous mettre ainsi dans les pas de toutes les personnes qui ont fait cette église. C’est pour nous une marque de confiance et un honneur. Une noble tâche nous attend donc tous !

Coeur Immaculé de Marie, priez pour nous.
Saint Just, priez pour nous.

Abbé Brice Meissonnier, supérieur