8 février 2005

[Abbé Paul Aulagnier] Pour les « cercles de Tradition » de Paris: Un franc succès à la Mutualité

Abbé Paul Aulagnier - 8 février 2005

On sait que les « Cercles de Tradition » de Paris ont appelé les catholiques de France, à une grande réunion à la Mutualité pour commémorer le centenaire de la Loi de 1905. Le thème annoncé était :
Laïcité et Chrétienté - La Guerre des deux France - 1905 2005
J’ai voulu y assister personnellement. L’événement me semblait important. J’avais bien entendu et lu sur « Internet » des mises en garde solennelles de Mr l’abbé de Cacqueray, Supérieur du District de France de la FSSPX… .Mais étaient-elles bien légitimes ? J’en doutais un peu…Etait-ce la bonne politique à mener… Je ne crois pas ?

Je pars donc de Vichy, dès 8h00. A 12h00, j’étais à la Mutualité, à Paris J’arrivais à la fin du débat sur « un dogme laïque : l’égalité des religions ».
Sur grand écran, je pouvais voir les têtes sympathiques d’un Serge de Beketch, d’un Olivier Pichon, d’un Daniel Hamiche. Les abbés Claude Barthe et Prieur. Tout ce beau monde divisait savamment sur le thème. La conversation est bien menée.

L’assemblée était nombreuse…attentive…vive…

Je fus immédiatement impressionné par la qualité de l’organisation, la tenue des gens, la gentillesse de l’accueil, la prévenance des personnes. Les halls d’entrée étaient parsemés de stands divers et nombreux. Heureusement même, me disais-je, que tous n’aient pu venir…Il est vrai que la charité et la joie d’être ensemble font souvent merveille…

Le débat fini, ce fut l’instant annoncé d’une pose. Alors ce fut la visite des stands, la dédicace des livres des auteurs présents. Vous connaissez !

Les organisateurs avaient eu la gentillesse de proposer mon livre « la Tradition sans peur ». Jérôme Triomphe, pour l’heure, animateur, de sa voix solennelle, annonçait les présents, les « officiels ». et les « non officiels », …l’abbé Laguérie et moi…. Alors il fallut que j’aille signer. Je me suis trouvé au milieu de sommités. Là, dans cette grande salle, j’ai pu voir rapidement en passant Anne Brassié, Aymeric Chauprade, son ami, Philippe Conrad. Je venais de lire leur fameux dossier sur la « Turquie et l’Europe » publié dans la Nouvelle Revue d’Histoire, le n° 16 de janvier-février 2005, si chaudement recommandé par « Présent » et notre « américaniste », Alain Sanders. Mais aussi .François Foucart, toujours jeune, Michel De Jaeghere, le Général Gallois., Olivier Pichon (Monde et Vie)… Je n’ai pu m’arrêter longtemps…il fallait aller signer…

Ces poses sont aussi l’occasion de rencontres, de conversations à bâtons rompus, la joie exprimée des contacts. Ce sont les salutations, des poignées de mains échangées. Les renseignements donnés, les retrouvailles des uns et des autres, les commentaires sur l’actualité religieuse, beaucoup de ces commentaires portaient, pour ce que j’en pus savoir moi-même sur cette étonnante interdiction exprimée, voulue, claironnée de Mr l’abbé de Cacqueray, contre cette manifestation. Voilà qui surprenait, qui inquiétait.

Bref ! Cette journée fut un succès, un vrai succès. Un grand succès.

Près de 2000 personnes au fil de la journée, le matin, le soir.

On se retrouvait, comme jadis, dans les grands rassemblements. Je pensais aux nombreuses « mutualités » qui ont eu lieu, ici, par le passé. Je repensais aux rassemblements autour de Mgr Lefebvre, à la Porte de Versailles, au Bourget, pour son jubilé sacerdotal, épiscopal. Je repensais à cette formidable réunion, ici même, le 21 janvier 1989 . Je repensais à ce texte combien émouvant de François Brigneau sur la mort du Roi Louis XVI, je revoyais le « dialogue de Carmelites » mise en scène par le Père Brugberger, diffusé en cette occasion. Que d’émotions. Je revoyais le 15 août 1989, organisé pour l’honneur de nos martyrs de la Grande Révolution. Là, c’était bien 50 000 fidèles venues de toute la France.

Je retrouvais aujourd’hui le même esprit. La même foi, la même joie, la même chaleur. Une joie chrétienne. Bon Enfant. Une atmosphère vraiment catholique.

Les conclusions de nombreuses conférences auraient vraiment réjouis le cœur de Mgr Lefebvre. Celle de Ayméric Chauprade, particulièrement, sonne encore dans mon oreille, comme le son du cor, dans le silence matinal, tout à l’honneur de Notre Seigneur Jésus-Christ. Il aurait été enthousiasmé des paroles d’un Philippe Conrad sur la défense de la Chrétienté devant le péril ottoman, le rôle de la papauté dans cette lutte. M’est avis, que le prochain pape aura, de nouveau, ce problème à régler pour le salut de l’occident chrétien. La laïcité prétentieuse, orgueilleuse, suffisante, méprisante sera vaincue par le « croissant ottoman, islamique». Il est conquérant comme le fut toujours l’Islam, dans tout le cours de son histoire. Que de souffrances occasionnées au fil du temps en cette Europe qui sut, alors, se défendre. Quelle belle présentation de cette monarchie espagnole qui reprit ses terres, jadis perdues. Oui, m’est avis que ce sera un des problèmes du prochain pontificat. Le cardinal Ratzinger a dit dans cette fameuse conférence au Sénat Italien que nous vous avons présentée dans le dernier « Regard sur le monde » du 2 février de bien belles et bonnes choses. Et si tout le problème de l’Oecuménisme, tout le problème de la « Liberté Religieuse » qui ébranlent les fondements mêmes de l’Eglise, allaient voler en éclat devant la conquête islamique. Pour lui, ni œcuménisme, ni liberté religieuse. Il faut peut-être être contaminé par le libéralisme philosophique et pratique pour y croire ?

Vraiment et dans les allées --qui ne sont point les allées du pouvoir, malheureusement -, et dans la salle de conférences, rayonnait la vérité chrétienne, intelligemment défendue expliquée, justifiée.

Oui ! Ce fut une journée de qualité.

Alors ma question est simple, péremptoire.

Cette interdiction dont fut l’objet cette réunion du 6 février 2005, à la Mutualité est inadmissible. L’autorité, qui l’a proclamée, n’a pas le bon sens des choses. Elle mène une politique contradictoire, qui va à l’encontre de ses propres intérêts. Elle montre ainsi qu’elle n’a pas l’intelligence de ce qui doit être fait. Elle se cabre sur son propre pouvoir qu’elle croit menacer, alors qu’il n’en est rien. Elle est portée, à voir, partout, des actions « révolutionnaires », « subversives » dès lors qu’elles n’émanent pas d’elle. Aussi faut-il les condamner, lever le bras vengeur et ameuter tous les sujets fidèles. Ceux qui entendent l’appel, seront déclarés « justes », les autres « subversifs ». Une telle autorité est alors l’unique raison de la propre division qui est en train de s’étendre. C’est elle qui fomente par sa « propre inexpérience », pour ne pas dire « bêtise », les conflits qu’elle déplore et qu’elle veut, bien sûr, légitimement, dit-elle, éradiquer de sa main de fer. C’est alors la pluie des injustices, des commandements insupportables. Les gens, les petits comme les grands, en restent tout ébahis

Alors on professe bien évidemment l’unique bien : l’obéissance. On empoisonne tout le monde avec cette obéissance. Il faut se prononcer pour l’autorité. On ne voit plus qu’elle. On oublie toutes les autres valeurs à défendre, à faire aimer, à aimer. Celles qui, précisément, le 6 février 2005, éclataient tout spontanément, tout naturellement : le vrai, la joie, la gaîté.

Avec la seule obéissance à respecter coûte que coûte, sans rien d’autre à aimer, vous engendrer la morosité, la tristesse, l’ennui, la servitude. Oui la servitude. Je crois que toutes ses « 15 associations » qui ont exprimé passivement leur docilité à l’autorité, ont plus manifesté leur servitude qu’une véritable obéissance. L’obéissance n’est pas la servitude. Or, s’il en est bien ainsi, la servitude casse les reins à toute spontanéité qui est le cœur de toute action vraiment libre. Là encore cette autorité croit servir le bien, le bien commun, le bien de la FSSPX en se faisant ainsi « servir ». Elle n’engendre que ruines, nécessaires défaites. Elle agit ainsi encore contre ses propres intérêts.

Cette autorité ne se détruit pas seulement elle-même, elle détruit le bien qu’elle doit, par devoir et finalité, fomenter. Or le bien, aujourd’hui, voudrait que tout soit fait pour l’unité, que tout soit ordonné à l’unité, pour créer l’unité des cœurs. C’est tout le contraire qu’elle réalise. Au lieu de l’unité, c’est la division. Au lieu de l’union des cœurs, ce sont les conflits qui augmentent et qui ne peuvent pas ne pas augmenter… Et aujourd’hui, au sein même de la FSSPX, que d’inimitiés entre anciens amis…Quel drame ! A cause d’une mauvaise politique, d’un mauvais gouvernement. Les prêtres, aujourd’hui, le vivent – ce drame - dans une grande abnégation qui fait mon admiration. Les fidèles commencent à s’ouvrir. « Mais que se passe-t-il » ? Certains ont vu ce qui se passe ? D’autres n’y comprendront jamais rien, mais souffrent de ces dissensions qu’elles voient sans comprendre. Hier, au 6 février qui, pour moi, sera une date, que de fidèles de saint Nicolas sont venus, auprès de moi, chercher explications…

Je pourrais continuer ces réflexions. Je crois en avoir assez dit pour faire comprendre qu’il est urgent pour le bien de la FSSPX, qu’une telle autorité, qui gère ainsi, si mal, croyant en plus bien faire, ce « prés carrée », cesse ces opérations mortifères. Il faut qu’elle soit destitué avant qu’il ne soit trop tard, ou qu’elle donne elle même sa propre démission.

Avant que l’orage ne gronde plus encore ! Ce qui serait la pire des choses !

Deux problèmes aujourd’hui sont majeurs sans être pourtant premiers. Je m’en suis expliqué dans « Regard sur le monde » du 2 février.

C’est le problème des procédures juridiques engagées de part et d’autre dans le conflit de Bordeaux qu’injustement M l’abbé de Cacqueray appelle « mutinerie ». Il faut évidemment arrêter ces procédures. Seule l’autorité peut aujourd’hui le faire.

Le deuxième problème, c’est, c’était, cette journée du 6 février 2005. Il fallait qu’elle soit l’occasion d’une unité proclamée, voulue, d’autant qu’au même moment l’autorité de la FSSPX appelait ses « troupes » à l’action politique. Pour être crédible, il fallait nécessairement reprendre en main cette journée « politique », cette journée qui fut une journée de « bonne politique », comme le disait Mgr Lefebvre à la Porte de Versailles en 1978,. Au lieu de cela, ce fut l’ « exclusion », l’ « ordre de s’exclure d’une telle journée ». Ce fut l’anathème contre ces propres amis, avec l’obligation faite de montrer du doigt le « méchant » et d’interdire de s’unir à lui, à eux, créant, dans notre propre sein, une nouvelle division, une nouvelle « distorsion », sans aucune raison. Les « fauteurs de troubles » : les abbés Philippe Laguerie et Christophe Héry, les « soi-disant » fauteurs de trouble, n’y eurent aucune responsabilité, et ne prirent pas la parole. Ils ne furent pas ovationnés ni acclamés. Cette journée ne fut nullement un « meeting Laguérie », mais bien une journée organisée par « les Cercles de Tradition de Paris », patronnée par Mgr Richard Williamson et sous son lointain contrôle.

Exclusion ! Division ! Alors qu’il faudrait resserrer les « liens » d’amitiés. Les urgences de l’heure le réclament à l’évidence.

En tant qu’ancien de la FSSPX , - je le suis plus que quiconque, pourrais-je dire comme saint Paul -la liturgie nous rappelait la chose dans ce dimanche de la «Septuagésime » -

je me suis permis, de le dire au Supérieur de District. Je lui ai adressé une lettre, dans les premiers jours de janvier, le 8 janvier, exactement, en envoyant copie au Supérieur Général et à ses assistants.

Il y a urgence.

Je ne crois pas inutile, vu la situation, de la publier. Elle est de bon sens. Elle pourra éclairer les intelligences et fortifier les cœurs.
Abbé Paul Aulagnier
42 Avenue de la Marne
03200 Vichy
8 janvier 2005

A Monsieur l’abbé de Cacqueray
Maison saint Pie X
11 Rue Cluseret
92150 Suresnes

Cher Monsieur l’abbé,

Dans ma prière de ce matin, j’ai pensé que je devais vous écrire pour attirer aimablement votre attention sur la situation de votre District de France. Ce n’est pas votre attitude à mon égard, plutôt injuste et irrévérencieuse, qui m’y pousse mais le souci du « bien commun ».

Se dressent, en face de vous, deux « terribles » affaires : le procès de Nanterre, avec le premier acte, le 31 janvier, à Bordeaux et la journée du 6 février.

J’ai comme l’impression que vous allez vous « buter » en ces deux affaires….Il ne le faudrait pas. Il serait de la plus haute importance d’assouplir votre attitude.

M’est avis que vous affrontez là vos deux premiers « graves » obstacles qui vont avoir, si vous les passez mal, ou si vous échouez, des conséquences gravissimes pour vous et votre avenir de supérieur de District et pour vos confrères, non pas seulement pour vos « trois mousquetaires » mais bien d’autres encore…

Pour le procès de Nanterre, je vous conseillerais vivement de l’arrêter « quam primum ».

-Attendu qu’il n’est pas « digne » pour une autorité religieuse de la Tradition de recourir à un tribunal de la République laïque pour régler ce genre d’affaire - je suis très étonné que vous ne le sentiez pas –,

- Attendu que recourir, dans ce cas, à un tribunal est aussi le signe évident d’une faiblesse d’un gouvernement, et de son incompétence - vous montrez au grand jour que vous êtes incapable de régler un problème qui relève en tout de votre autorité,

- Attendu que manifester publiquement son incompétence dans le gouvernement n’est pas une bonne chose,

- Attendu qu’il n’est pas sûr, non plus, que vous gagnerez, - disons que, dans un procès, un échec est toujours possible – et en cas d’échec, vous perdrez la face vis-vis de vos confrères et vous serez obligé de donner vous-même, honteux, votre démission, et en cas de victoire pour vous, vous nourrissez la « haine » ou la « colère » ou « l’indignation » de ces deux confrères, ce qui n’est pas bon, non plus, - ce qu’il serait bon d’éviter si vous le pouvez et vous le pouvez - N’oubliez pas que ces confrères sont soutenus par une portion non négligeable de votre « troupeau » et que Saint Nicolas en subira des conséquences, ainsi que l’unité des cœurs et des esprits…alors qu’il serait de la plus haute importance aujourd’hui de chercher et de nourrir l’unité, - vous jouez ainsi imprudemment avec le feu,

- Attendu qu’en cette affaire, c’est l’association FSSPX, association « cultuelle », qui est en jeu - il serait bien plus prudent et raisonnable de ne pas trop la mettre sur la place publique, cette association, de la garder au chaud, un peu cachée, puisqu’elle est vitale pour la vie du District,

- Attendu que la sagesse populaire a toujours enseigné « qu’il vaut mieux un mauvais accord qu’un bon procès » – demandez aujourd’hui à Mgr Fellay s’il ne partage pas cet avis populaire après le procès récent perdu par la FSSPX aux USA, aux conséquences financières énormes. Il aurait mieux valu que Mgr Fellay suive les sages conseils de Mr l’abbé Crowdy au lieu de se « cabrer, lui-aussi dans son honneur, pensait-il…

Pour toutes ces raisons et d’autres encore,

Je me permets de vous conseiller de « lever le pied »,

Je me permets de vous dire de « jouer » plus prudemment. Il y va de votre intérêt et de l’intérêt de vos confrères qui ont besoin de vivre en paix.

Je me permets de vous conseiller de recourir à une négociation. Choisissez deux ou trois conseillers de votre choix, pour vous entourer, laissez les abbés Héry et Laguérie choisir aussi leurs propres conseillers, le même nombre de conseillers, deux ou trois, pas plus, de chaque côté et réunissez-vous, avec même vos avocats, ce ne serait pas une mauvaise chose, autour d’une table et trouvez une solution. Prenez le temps qu’il faudra. Vous ne réussirez peut-être pas du premier coup. Mais vous affirmeriez ainsi votre autorité, vous vous grandiriez auprès de vos confrères, vous arriveriez certainement à trouver une solution. Elle ne vous donnera peut-être pas toute satisfaction. Mais, dans les conflits, la politique est l’art du possible.

Dans l’affaire du 6 février : là aussi ne vous « cabrez » pas, ne vous « raidissez » pas trop. Ne vous « braquez » pas. L’affaire a très mal démarré. La journée cependant est annoncée. La condamner, conseiller de ne pas y aller, alors qu’un texte de Mgr Williamson circule et encourage cette manifestation, serait très maladroit. Vous ne pouvez, sans cesse, et à toutes occasions, pour manifester votre autorité ébranlée ou contestée, vous opposer à tout le monde. Pour asseoir son autorité, il faut du temps. Un jour, ou même toutes les compétences possibles et le dévouement acharné que vous devez manifester certainement, n’y suffisent pas…Mesurez cela. La Maison générale, croyez-moi, ne pourra pas vous soutenir, cette fois, totalement, car elle risquerait de manifester une division entre les quatre évêques, ce qu’elle ne peut pas faire…Si vous vous « entêtez », elle sera obligée de vous lâcher au milieu du gué si les choses évoluent mal. Et si vous n’y prenez pas garde, elles vont très mal évoluer…Si vous vous « cabrez » encore en cette affaire, vous risquez d’entraîner une réaction très vive des laïcs qui ont lancé la journée. Attention, il n’est pas bon de gouverner avec des oppositions incessantes. Vous vous fatiguez. Vos nerfs sont à vif. Ce qui vous fait écrire des « édito » où vous étalez beaucoup trop vos « états d’âme »… Ce qui n’est pas bon… Vous donnez prise, alors, trop facilement à vos adversaires…Ils peuvent voir votre résistance et dire : « tiens, il perd pied ». Cela vous fragilise… Faites attention à l’attitude de Jean Madiran. Il arrive dans l’affaire du 6 février. Vous pouvez considérer, pour l’instant, avec fierté, avoir le soutien de Jean Madiran. Etre à la une du journal « Présent », cité par Madiran, est une bonne chose ! Attention ! Il y a cependant, dans les circonstances présentes, un piège (1) pour vous. Ce n’est pas Madiran qui vous le temps. Les circonstances sont là. Comme lorsque vous rencontrez une plaque de verglas sur la route. Qui accuser ? la Providence ? les cantonniers ? Le climat ? Votre conduite ? Plus facilement votre conduite ! Les « assurances » généralement en restent là… C’est vous même qui l’éviterez, ce piège ou qui y tomberez. Par votre bonne conduite ou votre imprudence. Mais si vous tombez dans le panneau ou dans le piège si vous loupez le 6 février, cela sera grave pour vous et pour votre District. - Que vous le vouliez ou non, le 6 février aura lieu…ou dans la paix ou dans l’agitation- Si la « cacophonie » règne, vous serez dépassé Vous perdrez pied, vous vous noierez.

Pour éviter cela, je vous conseille d’assouplir votre réaction. Ainsi vous aurez plus de chance de reprendre la situation en main et d’apaiser les esprits et de satisfaire le juste appel ou mieux la juste réponse de Madiran à votre appel. Votre appel à l’action politique est lancée au même moment que la journée du 6 février. Vous n’y pouvez peut-être rien, mais il vous faut maintenant le prendre en compte. Il faut nécessairement allier et votre appel et le 6 février. Madiran, et « Chrétienté Solidarité » et « Renaissance Catholique » et « Civitas »…, vous attendent là. Vos confrères aussi, de Tanoüarn en particulier. Attention ! Il est puissant sur Paris, plus même qu’un Laguérie. « Excité », il peut être un « tigre » qu’il vaudrait mieux « amadouer »…Question de simple prudence ! Imprudent qui l’affronterez dans un tel contexte, sous prétexte d’autorité. Cette situation autour du 6 février exige votre habileté Et l’habileté vous oblige à éviter toute attitude rigide et tout affrontement.

C’est un mot qui se veut, pour vous, amical. Je souhaite que vous le considériez de cette manière.

Pour conclure clairement :

Souvenez-vous, dans votre prière, que vous avez deux obstacles à franchir tout prochainement : le procès de Nanterre et le 6 février. Ou vous jouez habilement et vous gagnez la paix de votre district et vous serez un grand chef, vous en avez peut-être l’étoffe, en vous souvenant cependant toujours, vu votre caractère, qu’il vous faut toujours « jouer » la pédale douce ou vous échouez en ne passant pas ou mal ces deux obstacles et c’en est fini de vous parce que votre district sera demain sans dessus dessous…Une cacophonie. Et vous aurez échoué au plus grand drame de la FSSPX, de tous et de chacun.

Si Monseigneur Lefebvre était là, il vous dirait, aujourd’hui, croyez moi, comme il me l’a dit un jour, alors que nous nous lancions dans l’affaire des écoles, « Monsieur l’abbé, vous n’avez pas droit à l’échec ». Paroles de Mgr Lefebvre. Aujourd’hui pour vous comme hier pour moi !

Je prie pour vous.

Avec, malgré tout, l’expression de mes sentiments dévoués en NSJC.

Abbé Paul Aulagnier

P.S. Copie : à la Maison Générale, à Mgr Williamson, à Mgr Tissier de Mallerais
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(I) le « piège »…Je m’exprime mal. Je veux dire « le danger », la « difficulté ». C’est le sens qu’impose le contexte.
Avez-vous passé comme il faut l’obstacle du 6 février ?

Je crains que non. Voilà tout un groupe important de vos fidèles de Paris. – Qui tient Paris, tient la France– que vous avez obligée, par votre attitude, à entrer en « rébellion ». Ils ne le veulent pas. En répondant à Monsieur Amiot, vous croyez avoir régler le problème. Votre réponse est beaucoup trop livresque. Et sera de peu d’effet. Bien contraire. Voilà une division de plus qui va s’organiser, se cimenter d’autant qu’elle a bien agi et réussi. Au grand drame de l’unité et de votre autorité. Je plains le pauvre abbé Beauvais. Quelle sera votre autorité maintenant auprès de ses gens qui ont entendu de bien belles choses, le 6 février 2005? Quelle sera la sienne auprès de tous ses fidèles nombreux qui sont allés au 6 février 2005 ?

Il n’est jamais trop tard pour bien faire. Surtout que les fidèles sont animés d’aucune animosité. Ils veulent le bien. Mais ne comprennent pas votre dureté.

En bon entendeur, salut !