2 septembre 2006

Une déclaration de Mgr Fellay à l’agence Catholic News Service
Publié en anglais par CNS le 25 août 2006 - version française: 2 septembre 2006, dans DICI - www.dici.org
Résumé : D’après l’évêque lefebvriste, pas de progrès dans la réconciliation avec le Vatican par John Thavis, Catholic News Service, Rome, 25 août 2006.
Un an après sa rencontre avec le pape Benoît XVI, le chef de la Fraternité Saint Pie X, Mgr Bernard Fellay déclare qu’il n’y a pas eu de progrès notable dans la réconciliation avec le Vatican.
Mgr Fellay affirme qu’après que les termes d’un accord éventuel aient été discutés par les cardinaux et les responsables de la curie romaine, au cours de réunions au printemps dernier (13 février et 23 mars, voir DICI n°131 et n°133, ndlr), « il n’y avait pas eu de développement » sur la question.
« Je pense que probablement le pape aimerait que les choses avancent plus vite, et qu’il rencontre vraisemblablement beaucoup d’opposition de la part des cardinaux, de l’intérieur », confie Mgr Fellay, le 24 août.
« Pour le moment, il n’y a pas grand chose qui bouge ni dans un sens ni dans l’autre », nous a-t-il dit. Mgr Fellay s’est entretenu par téléphone avec Catholic News Service, depuis le quartier général de la Fraternité à Ecône en Suisse. Fin août 2005, lui-même et un autre responsable de son ordre avaient eu une audience privée de 35 minutes avec le pape, une rencontre qui avait encouragé les spéculations au sujet d’une éventuelle réconciliation.
La Fraternité, qui rejette beaucoup de changements introduits par le Concile Vatican II, a rompu avec le Vatican en 1988 quand son fondateur défunt, l’archevêque français Mgr Marcel Lefebvre, a consacré quatre évêques à l’encontre des instructions données par le pape. Mgr Fellay était l’un de ceux qui ont été consacrés.
Au cours de notre entretien, Mgr Fellay a dit que sa communauté avait demandé comme « signe de bonne volonté » la restauration du rite tridentin, c’est-à-dire la liturgie qui avait été remplacée après Vatican II. Il nous a fait savoir que le Vatican devrait simplement déclarer que le rite tridentin peut être utilisé librement parce qu’il n’a jamais été vraiment abrogé.
« Cela amènerait beaucoup de grâces, ce serait aussi une aide. Nous affirmons que ce serait un pas en avant, mais que ce n’est pas tout », a-t-il ajouté.
 L’accord d’une permission plus large pour l’usage de la messe tridentine a été suggéré par certains responsables du Vatican, en particulier le cardinal Dario Castrillon Hoyos, qui a poussé pour une réconciliation avec les lefebvristes. Mais lors des réunions au Vatican, un peu plus tôt dans l’année, quelques chefs de file dans l’Eglise se sont opposés à cette idée.
Il semblerait aussi que certains cardinaux aient émis des objections à la proposition d’ériger la Fraternité lefebvriste en prélature personnelle, ce qui lui donnerait une forme de juridiction spéciale sur ses membres dans le monde entier.
 Mgr Fellay nous a fait comprendre clairement que les désaccords de la Fraternité avec le Vatican étaient importants. Aux yeux de la Fraternité, l’Eglise a connu un « grand, grand déclin » ces quarante dernières années : dans la liturgie, la discipline, la formation et l’éducation de la foi.
« Nous avons signalé aux autorités qu’une grande partie du problème peut venir des nouveautés introduites avec le concile », a-t-il déclaré.
La question n’est pas tant de savoir ce que l’Eglise devrait faire au sujet de la Fraternité lefebvriste, a-t-il dit, mais comment l’Eglise devrait résoudre ses problèmes internes les plus fondamentaux.
« Nous sommes absolument convaincus que quand les autorités ecclésiastiques prendront ces problèmes en main, alors nous ne serons plus un problème », a-t-il précisé.
 Mgr Fellay a affirmé qu’il était sûr, après sa rencontre avec Benoît XVI, que ce pape était « capable d’écouter ce que nous lui disions » et que les demandes de la Fraternité n’étaient pas « du domaine de l’impossible. »
L’évêque a déclaré qu’il était certain qu’il y aurait de nouveaux contacts avec le Vatican et d’autres discussions dans l’avenir, mais il a prédit que la réconciliation prendrait beaucoup de temps, peut-être des années.
En juillet, Mgr Fellay a été réélu supérieur général de la Fraternité pour un nouveau mandat de 12 ans.

date : 2/9/2006