7 novembre 2006

Messe basse des évêques sur le latin
7 novembre 2006 - Catherine Coroller - liberation.fr
Messe basse des évêques sur le latin Réunis à Lourdes, ils ont débattu du projet du pape de libéraliser les célébrations en latin façon Pie V.
Par Catherine COROLLER
Réunis jusqu'à jeudi pour leur assemblée annuelle à Lourdes (Hautes-Pyrénées), les évêques de France ont bien évidemment évoqué hier le pas fait par le pape Benoît XVI vers les catholiques intégristes ( Libération des 4 et 5 novembre). Depuis qu'une des chapelles schismatiques ­ celle de l'abbé Philippe Laguérie ­ a été réintégrée sans conditions dans le giron de l'église catholique, et que le pape a annoncé son intention de libéraliser la célébration de la messe selon le rite de saint Pie V (en latin et dos au public) pratiquée par les intégristes à l'exclusion de toute autre, une réelle émotion a secoué le monde catholique.
Hier, lors d'un point de presse, le cardinal Jean-Pierre Ricard, président de la Conférence des évêques de France, s'est fait l'écho des échanges que les évêques ont eu sur le sujet à huis clos.
La Réforme. Jean-Pierre Ricard s'est appliqué à relativiser la place prise par cette question, soulignant qu'elle n'avait occupé qu'une heure et demi des débats depuis le début de l'assemblée samedi, et qu'une autre heure seulement lui serait consacrée d'ici jeudi. En bon soldat, il s'est surtout fait l'interprète du pape. Expliquant que Benoît XVI ne voulait pas que se passe avec les catholiques intégristes ce qui s'était passé avec les protestants au temps de la Réforme. A savoir que, faute d'une main tendue, les positions se figent, rendant toute réconciliation impossible. Concernant la messe selon le rite de saint Pie V, Benoît XVI aurait affirmé, toujours selon Jean-Pierre Ricard, que sa réflexion restait ouverte et qu'aucun calendrier n'était arrêté. En tout état de cause, le pape n'entendrait pas instaurer le «biritualisme» dans l'église catholique, la forme ordinaire resterait la messe selon le missel de Paul VI, la messe selon le rite de saint Pie V restant une «forme extraordinaire». 
Missel. Le sujet est en tout cas sensible. Certains dignitaires ont ces dernières semaines pris la parole dans les médias pour s'inquiéter de la réintégration de Philippe Laguérie et de ses troupes : «Est-ce un acte de réconciliation ? J'ai plutôt l'impression que cela réveille des rapports de force, où il y aurait un gagnant et un perdant», a ainsi regretté Claude Dagens, évêque d'Angoulême, dans l'hebdomadaire catholique la Vie.