26 février 2009





La Fraternité St-Pie X pas encore prête à reconnaître Vatican II
26 février 2009 - Vincent Pellegrini - lenouvelliste.ch
Berne (ats) La réintégration de la Fraternité sacerdotale St- PieX (FSSPX) dans le giron de l’Eglise catholique est loin d’être acquise. La communauté d’Ecône (VS) n’est pas prête à reconnaître le concile Vatican II, responsable à ses yeux de tous les maux de l’Eglise. La pleine reconnaissance du concile est une des deux conditions posées par le Vatican à la réintégration de la fraternité schismatique. Poser cette condition, «c’est mettre la charrue avant les boeufs», estime jeudi le supérieur de la fraternité Bernard Fellay dans un entretien au quotidien «Le Courrier».
Au contraire, la FSSPX espère voir le Vatican revenir sur les acquis de ce concile fondateur de l’Eglise catholique moderne. «Les fruits du concile ont été de vider les séminaires, les noviciats et les églises (…). La croyance des fidèles a été dénaturée. Vraiment ce sont de drôles d’acquis.» Pour l’évêque schismatique, il est trop tôt pour se pencher sur la question du statut dont la fraternité pourrait bénéficier dans l’Eglise: «On verra cela si les discussions doctrinales débouchent sur quelque chose de positif.»
(SDA-ATS\/re hl/c5swi c5vat kulr vs)

Commentaire de Vincent Pellegrini : En fait, à lire l’interview, Mgr Fellay dit qu’il ne peut pas reconnaître tout de suite pleinement le Concile Vatican II, qu’il faudra d’abord avoir une discussion de fond avec le pape et que c’est justement le but du dialogue ouvert avec le Vatican. Mgr  Fellay ne veut certes pas des “acquis” de Vatican II. Le pape et ses théologiens vont très certainement lui montrer qu’il est possible de reconnaître Vatican II à la lumière de la Tradition et que les acquis du concile vus par Benoît XVI ne sont pas forcément les acquis vus par nombre de théologiens et de liturgistes réformateurs (majoritaires dans l’Eglise) qui vont au-delà de ce qu’a voulu le concile et qui font bondir Ecône. Bref, il ne faut pas s’attendre à des résultats avant des années de “dialogue”. Actuellement, il est vrai, on ne voit pas comment un accord serait possible. Mais à force de se fréquenter, les deux camps peuvent tout à fait ouvrir leurs approches (surtout Ecône qui reste enfermé dans un système très fixiste et ne parle donc souvent pas de la même chose que Rome même si un vocabulaire identique est utilisé). Dans l’interview précitée, Mgr Fellay reconnaît par exemple la liberté de culte et de conscience qui est justement la définition de la liberté religieuse par Vatican II qui ne se place pas à un niveau ontologique sur cette question (contrairement à Ecône) mais parle de la société. Bref, Ecône devra en revenir à la démarche socratique de la définition.