3 novembre 2006

Communiqué au sujet du possible Motu Proprio sur la messe
3 novembre 2006 - Abbé Marc Vernoy, prieur fsspx ordonné en 1995
COMMUNIQUE AU SUJET DU POSSIBLE MOTU PROPRIO SUR LA MESSE Depuis quelques semaines une folle effervescence agite certains esprits au sujet de « la messe en latin ». Or la question dépasse largement la langue latine. La messe grégorienne a, fidèle à la tradition apostolique de Saint Pierre, 15 siècles d'existence. « La messe en français » est une pure fabrication du pontificat de Paul VI, sans lien authentique avec la tradition de l’Église.
En 2000, à l’occasion de son pèlerinage à Rome, la Fraternité Saint-Pie X avait demandé aux autorités romaines deux gestes préalables pour faire avancer des discussions en vue d’accords. Le premier, la libéralisation de la Messe grégorienne semblait, selon le Vatican, irréalisable.
Deux ans après, plus d’une centaine de jeunes prêtres diocésains français, n’ayant pas vécu le concile Vatican II, demandaient courageusement au Saint-Père cette libéralisation du rite grégorien.
En 2005, un prêtre de Perpignan, célébrant régulièrement et en cachette la messe grégorienne, est sacré évêque diocésain.
Aujourd’hui, une petite poignée de jeunes prêtres, n’ayant aucune connaissance de ce rite célébré selon la tradition de Saint Pierre jusqu’en 1969, organise une fronde médiatique contre une possible liberté liturgique.
Leur réaction, certainement motivée par quelque ignorance, ne doit pas voiler certaines réalités.
La révolution théologique et liturgique de Vatican II c’est 100 000 prêtres, depuis 1970, qui abandonnent le sacerdoce dans le monde. L’Église n’avait jamais connu telle défection, et cela continue.
En 2006, sur l’ensemble des jeunes français qui sont entrés au séminaire, (173) Fraternité Saint-Pie X comprise, 25 % se destinent à la liturgie grégorienne. Quand on connaît les multiples obstacles qu’ils rencontrent aujourd’hui, c’est un exploit.
En Languedoc-Roussillon, plus de 60 prêtres, délaissés par leurs évêques, ne célèbrent la Messe que dans ce rite antique. Et combien d’autres aspirent à faire de même !
Rien qu’à Fabrègues-Montpellier, nous avons eu une ordination sacerdotale l’an dernier, nous en aurons une autre dans deux ans, puis une autre dans trois ans… Une jeune fille vient de prononcer ses premiers vœux chez nos sœurs, une autre est rentrée chez les Dominicaines enseignantes en septembre.
Alors que la mondialisation emporte tout, qu’aucune unité liturgique et théologique n’est assurée avec la Messe de Paul VI, le rite grégorien est une véritable chance pour l’Église. Alors que les banlieues, laissent des jeunes à la merci du désespoir et des pires influences, notre apostolat liturgique dans les quartiers porte du fruit.
Nous ne demandons qu’un peu de liberté et de considération.
Abbé Marc Vernoy, prieur fsspx ordonné en 1995