23 juin 2008

A Blois, Reims, Langres et Verdun : pourquoi nos pasteurs n'agissent-ils pas en faveur de la réconciliation de tous les catholiques ?
23 juin 2008 - Lettre de Paix Liturgique n°114 - paixliturgique.com
Nous reproduisons ci-après le cri d'alarme que nous recevons de nos amis de Vendôme (diocèse de Blois). SITUATION DANS LE DIOCESE DE BLOIS
Au cours de l’été 2007, Monseigneur de GERMINY a fait des déclarations subtiles qui pouvaient laisser croire qu’il était favorable à l’application du Motu Proprio Summorum Pontificum, alors qu’il n’avait jamais appliqué, depuis son arrivée en 1997, le précédent Motu Proprio. Dans la pratique, à chaque demande il a répondu : « Vous n’êtes pas assez nombreux ».
Au cours de l’hiver 2007/2008 s’est constitué un groupe stable de plus de 50 personnes à Vendôme, ville qui est le refuge de familles nombreuses fuyant la région parisienne. Une mère de famille a rencontré le curé de Vendôme qui s’est montré favorable à la demande suivante, sous réserve de l’accord de l’évêque de Blois : messe dominicale tous les dimanches, en l’église de la Trinité (la plus belle église de la ville, en plein centre mais rarement utilisée pour le culte), par un prêtre de la FRATERNITE SAINT PIERRE venant de Bouloire (72).
Une délégation s’est alors rendue à l’évêché. La secrétaire de Monseigneur de GERMINY avait prévenu qu’il s’agissait d’une réunion « pour faire connaissance ».
En fait, Monseigneur de GERMINY a purement et simplement annoncé sa solution : une messe par mois par un prêtre du diocèse. Lors d’un deuxième entretien, il a confirmé cette décision en ajoutant qu’il craignait que les fidèles aient froid dans l’église de la Trinité et qu’il cherchait un autre lieu pour les accueillir…
Début juin, PRO TRIDENTIN annonçait à Monseigneur de GERMINY des actions prochaines d’information sur le Motu Proprio Summorum Pontificum.
Le 10 juin, à la suite d’un nouvel appel au secrétariat de l’évêché, les modalités pratiques étaient enfin connues : célébration par un prêtre de la communauté SAINT THOMAS BECKET (rite Paul VI), une fois par mois à Villethiou, hameau en rase campagne au bord de la RN10, à 16 kilomètres de Vendôme !
Le dimanche 15 juin, Monseigneur de GERMINY s’est rendu à Saint-Firmin-des-Prés, village proche de Vendôme, pour célébrer la messe de clôture de la fête commémorative des 800 ans de la chapelle Saint-Vrain.
Alors qu’il s’apprêtait à entrer dans la chapelle, Monseigneur de GERMINY s’est vu entouré par une demi-douzaine de jeunes enfants. Ravi, l’évêque a tendu sa crosse à l’un et sa mitre à l’autre et a commencé à discuter avec cette inattendue jeunesse. Un petit garçon lui a donné le coloriage qu’il avait dessiné à son intention et une petite fille a tendu timidement une lettre. Rayonnant, l’évêque de Blois a commencé à lire à haute voix puis silencieusement, le visage de plus en plus crispé, le texte suivant :
Ma maman est très fatiguée. Mon papa a dit que l’essence était trop chère et qu’il faudra faire des sacrifices : il met l’huile des frites dans le moteur de la voiture.
Nous ne pouvons plus faire 80 km pour aller à la messe et nous vous demandons, Monseigneur, de nous accorder la messe à Vendôme dans l’église de la Trinité qui est vide, célébrée par les prêtres que nous connaissons et que nous aimons.
Avec mes frères et sœurs, nous avons été baptisés par des prêtres du CHRIST ROI ou de la Fraternité SAINT PIERRE. Le BON PASTEUR nous fait le catéchisme.
Mes amis sont tous d’accord sur ce point.
Blême, Monseigneur de GERMINY s’est redressé et a demandé où était le papa de la petite fille.
Le président de PRO TRIDENTIN s’est alors avancé. Un bref échange a eu lieu devant les fidèles et le clergé pétrifiés (3 prêtres dont le vicaire général) restés prudemment à distance. Monseigneur de GERMINY a conclu sur le mode autocratique : « Si vous n’acceptez pas ma solution vous n’en aurez de toute manière pas d’autre. C’est moi l’évêque ! » Cela sous les objectifs des appareils de photos et d’une caméra avec prise de son.
Les deux sexagénaires organisateurs se sont finalement approchés en tremblant : « Partez ! Vous nous avez gâché la fête ; nous étions entre nous ». Les militants de PRO TRIDENTIN ont rétorqué calmement : « Justement, c’est parce que nous sommes victimes de l’exclusion que nous venons vous voir ! »
Pendant ce temps une douzaine d’enfants et d’adultes distribuaient le tract demandant l’ouverture du diocèse aux communautés de prêtres de la Tradition.
Ainsi s’est terminée la première journée d’action de PRO TRIDENTIN dans le diocèse de Blois.

Les Commentaires de Paix Liturgique:
- La "réception" lamentable du Motu Proprio dans le diocèse de Blois est hélas révélatrice et symptomatique de l'état d'esprit d'une partie de l'épiscopat français : déclaration d'intentions favorables (en tous les cas pas hostiles) au Motu Proprio et aux intentions du Saint Père mais en pratique, application contraire, mauvaise foi et bâtons dans les roues pour qu'aucune solution acceptable ne soit trouvée.
- Alors que de nombreuses églises sont vides à Vendôme, que le curé lui même a accepté le principe de prêter une église pour la célébration de la forme extraordinaire du rite romain en centre ville, qu'un groupe de fidèles s'est manifesté et que des prêtres de la Fraternité Saint Pierre sont disponibles, Monseigneur de Germigny trouve le moyen de ne pas appliquer le Motu Proprio ni à Vendôme ni à Blois. Bien sur, Mgr de Germiny est l'évêque du diocèse et il a tout à fait le droit de choisir les célébrants de son choix ; mais comment trouver raisonnable que l'évêque refuse la célébration hebdomadaire d'une messe extraordinaire, qu'il propose la célébration de celle-ci seulement une fois par mois en pleine campagne, à plus de 17 kms du centre de Vendôme, rendant l'accessibilité de cette messe difficile pour les familles ? Non, Monseigneur, les fidèles ne peuvent accepter cette odieuse manipulation et c'est pourquoi, bien que soumis à leur diocèse ils vous demandent de leur accorder une célébration à Vendôme et à Blois avec des prêtres de la Fraternité Saint Pierre ou des prêtres diocésains bienveillants.
- Comment ne pas comprendre ces enfants, ces familles que l'on prend pour des niais, que l'on mène en bateau et à qui l'on ne propose que des solutions humiliantes et provocatrices ? Comment avoir confiance en des personnes qui ne vous écoutent pas et qui ne vous respectent pas ? A Vendôme comme dans certains autres diocèses comme Reims, Langres ou Troyes, il est hélas nécessaire d'exprimer publiquement son refus de l'apartheid liturgique pour espérer être enfin respecté. Nous ne pouvons que soutenir nos amis de Vendôme.
- Si le cadre "naturel" de l'application du Motu Proprio est le cadre paroissial, il n'en demeure pas moins qu'en l'espèce, compte tenu de la raréfaction inquiétante du clergé dans le diocèse de Blois, de l'hostilité de Monseigneur l'évêque et par conséquent de nombreux curés qui en cela ne font que suivre leur évêque, le recours à la Fraternité Saint Pierre est la solution qui s'impose. C'est la seule possibilité pour les fidèles d'être respectés et aimés. On comprend mal comment un évêque français au bilan si catastrophique en terme de prêtres en fonctions et de relève annoncée, peut encore se payer le luxe de refuser que des jeunes prêtres disponibles et bien formés restent aux portes de leurs diocèses au prétexte qu'ils sont issus de Communautés Ecclesia Dei. Monseigneur de Germigny n'est il pas au courant que le Saint Père lui même a confié une paroisse personnelle à la Fraternité Saint Pierre dans son diocèse de Rome ? La colère des fidèles est grande et monte. Il n'est plus acceptable de sacrifier sur l'autel de l'idéologie anachronique mais encore en vigueur dans certains évêchés français, la jeunesse, la générosité et le nombre des vocations sacerdotales issues des maisons traditionnelles.
- Cette lettre est la première d'une série qui montrera au grand jour la façon inadmissible dont on traite encore en 2008 des catholiques en raison de leur attachement liturgique et les réactions de plus en plus probables de familles qui ne peuvent plus accepter aujourd'hui d'être traitées comme des lépreux.
Sylvie Mimpontel