25 janvier 2011

[Abbé Philippe Laguérie, ibp] Les Infiltrés : première justice pour les calomniés de Bordeaux.

SOURCE - Abbé Philippe Laguérie, ibp - 25 janvier 2011

Dans le délire de haine qui s’est abattu notamment sur la paroisse Saint-Eloi et l’école saint-Projet à Bordeaux lors de la scandaleuse émission des « infiltrés » du 27 avril 2010, le JDD (Journal Du Dimanche) avait cru bon d’y aller de son petit couplet. Sur le site internet du journal, Gaël Vaillant avait osé écrire : « L’Institut du Bon-Pasteur, dirigé par le sulfureux abbé Laguérie ; filmé, à son insu, ce dernier avait lancé, devant les enfants, des propos violemment antisémites ». Et vas-y de bon cœur !

De la même manière que les Infiltrés avait inventé la désormais fameuse cave de Saint-Eloi qui n’a jamais existé mais qui était nécessaire à leurs diffamations, le JDD m’avait inventé des propos antisémites que je n’ai jamais tenus. En outre, je n’ai jamais donné de cours aux enfants de Saint-Projet, si ce n’est, en 2007, de leur apprendre la suavité et la douceur du chant grégorien. Voilà la véritable histoire, revisitée par le JDD suite au délire médiatique engendré par l’émission des Infiltrés.

Ces gens-là auraient dû savoir - ils le savent maintenant - que j’ai de bons avocats et même, disons-le, d’excellents. J’ai gagné, jusqu’à présent, tous les procès que j’ai intentés, y compris contre la LICRA en 1987. Maître Jérôme Triomphe, encore lui, prend ma cause en main, fait constater les faits par voie d’huissier et assigne le JDD au tribunal pour diffamation. Et voilà le travail, moins d’un an après : le communiqué du JDD me présentant ses excuses. Un texte officiel intitulé « Précisions » mis en ligne sur leur site. Il n’y restera peut-être pas longtemps, le passage judiciairement attaqué ayant été supprimé. Je l’ai donc fait dûment constater et je vous le livre :

« Le 4 juin 2010, le jdd.fr a mis en ligne sur son site un article intitulé « Une école pas assez ouverte » évoquant un reportage sur les conditions d’enseignement au cours Saint-Projet de Bordeaux, diffusé dans le cadre de l’émission « Les Infiltrés » sur France 2.

En relatant le contenu de ce reportage, l’article du jdd.fr a relayé les commentaires de l’auteur de l’émission diffusée sur France 2 évoquant des propos qui auraient été tenus en classe par des professeurs qualifiés dans l’émission de « ouvertement antisémites ».

En tout état de cause, c’est par une très regrettable erreur que nous avons imputé de tels propos à l’abbé Philippe Laguérie. En aucune manière, la rédaction du jdd.fr n’a cherché, de près ou de loin, à nuire à la réputation de l’abbé Laguérie, encore moins à inventer des propos qu’il n’a pas tenus ».

A tout péché miséricorde. Le JDD, certes sous la pression d’une action judiciaire, a cependant reconnu son erreur et a présenté ses excuses. Je me suis donc désisté de mon action. L’aveu me paraît plus important qu’une condamnation judiciaire.

Pourquoi ? Tout simplement parce que le JDD n’a fait que « relayer » l’émission des Infiltrés. La diffamation commise (et aujourd’hui réparée) n’a été qu’une conséquence de l’émission des Infiltrés qui a entraîné le torrent de haine et de délire que l’on sait, répercuté par les plus grands médias, qui, hier encore, dénonçaient les Infiltrés pour ses méthodes, indignes de journalistes, celles-là même qu’ils ont utilisées contre nous !

Il serait trop long de rappeler ici les montages, amalgames et manipulations, sur la base notamment des délires de deux garçons exogènes, dont l’un milite aujourd’hui à l’extrême-gauche. Cela viendra en son temps.

Mais il faut dénoncer les préjudices subis : des prêtres qui se font insulter et cracher au visage dans la rue, une école en partie fermée, des familles entières calomniées et montrées du doigt, des personnes menacées dans leur travail, des maisons taguées, une vitrine de librairie catholique vandalisée par deux voyous qui venaient de voir l’émission, une famille obligée de se mettre à l’abri et qui a failli perdre un enfant en gestation, des menaces de mort etc.…

Et puis, ce sont des dizaines de gardes à vue et des centaines d’auditions – dont votre serviteur – par la section anti-terroriste de Bordeaux, s’il vous plaît, pour calmer une agitation médiatico-politique entièrement fomentée. Cela ne débouchera sur rien faute d’avoir trouvé la moindre infraction pénale.

Il faudra en rendre compte et réparer ce qui peut l’être. Plusieurs procédures ont été engagées contre les auteurs, producteurs et présentateur des Infiltrés, par mon avocat et les avocats des victimes diffamées par les Infiltrés. Elles sont en cours d’instruction à Bordeaux et à Paris.

La force éphémère de ces méchants, c’est la faiblesse qu’ils ont présumée de nous. Ils ont pensé qu’ils pourraient nous calomnier sans que nous ayons la capacité de réagir contre le délire médiatique ainsi créé. Nous avons contre-attaqué et ils ne s’en doutaient pas. Ils le savent désormais et ont quelque raison de craindre.

Le JDD est le premier à avoir rendu justice. Je lui en sais gré et lui pardonne à présent.

A moins que, par miracle, les Infiltrés en fassent de même, que ses manipulateurs n’attendent aucune faiblesse de notre part. Ecoutez Beaumarchais sur l’air de la calomnie :

"La calomnie, Monsieur ? Vous ne savez guère ce que vous dédaignez ; j’ai vu les plus honnêtes gens près d’en être accablés. Croyez qu’il n’y a pas de plate méchanceté, pas d’horreur, pas de conte absurde, qu’on ne fasse adopter aux oisifs d’une grande ville, en s’y prenant bien ; et nous avons ici des gens d’une adresse ! ... D’abord un bruit léger, rasant le sol comme hirondelle avant l’orage, pianissimo murmure et file, et sème en courant le trait empoisonné. Telle bouche le recueille, et piano, piano, vous le glisse en l’oreille adroitement. Le mal est fait, il germe, il rampe, il chemine et, rinforzando de bouche en bouche, il va le diable ; puis tout à coup, ne sais comment, vous voyez Calomnie se dresser, siffler, s’enfler, grandir à vue d’œil ; elle s’élance, étend son vol, tourbillonne, enveloppe, arrache, entraîne, éclate et tonne, et devient, grâce au Ciel, un cri général, un crescendo public, un chorus universel de haine et de proscription. Qui diable y résisterait ?"

Depuis le Barbier de Séville, les calomniateurs ont cessé de susurrer. Ils écrivent et ils filment, c’est plus rapide, plus efficace. Au nom de la Vertu, s’il vous plait ! Ils ne vont pas tarder d’apprendre que la calomnie fait rapidement plus de tort à celui qui la profère qu’à celui qu’elle dénigre. « Qui se sert de l’épée, périra par l’épée… ».