5 novembre 2009

[Tibère / FC] Dialogue Rome - FSSPX : les portraits des membres de la commission romaine

SOURCE - summorum-pontificum.fr / Tibère- Le Forum Catholique - 5 novembre 2009
Le site Summorum Pontificum Observatus a publié sur plusieurs jours les portraits des membres de la commission romaine chargée du dialogue avec la FSSPX.
 
En voici les résumés.

Mgr Guido Pozzo, 58 ans, né dans le diocèse de Trieste.
Ordonné prêtre en 1977, à l'âge de 26 ans, il a été nommé en 1987 membre de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi. Secrétaire adjoint de la Commission Théologique Internationale (CTI) et professeur à l'Université du Latran, il est considéré comme un proche de Mgr Gherardini. Tenant d'une identité visible de l'Eglise et du fait chrétien, Mgr Pozzo a toujours manifesté, par ailleurs, un grand intérêt pour la liturgie traditionnelle. Mgr Pozzo est également secrétaire de la Commission Ecclesia Dei, récemment rattachée à la Congrégation pour la Doctrine de la Foi. On le présente comme un spécialiste des degrés d’autorité ou « notes théologiques » que l’on peut attribuer aux documents doctrinaux. Un aspect essentiel dans le cadre des discussions doctrinales avec la Fraternité Saint-Pie X.

P. Charles Morerod, op, licencié en théologie de l’Université de Fribourg (1987), docteur en théologie de la même université (1994), licencié en philosophie de l’Université de Fribourg et docteur en philosophie de l’Institut catholique de Toulouse.
Spécialité du dominicain suisse : Le dialogue œcuménique, l’un des points sensibles de la réception de Vatican II. Le Père Morerod est l’auteur d’une thèse de doctorat présentée à la Faculté de théologie de l’Université de Fribourg (Suisse), portant sur le maître général des Dominicains, commentateur de Thomas d’Aquin, Thomas de Vio dit Cajetan (1469-1534) et Luther : "Cajetan et Luther en 1518" (deux tomes aux éditions universitaires de Fribourg).
A participé à une réunion du GREC en février 2008 consacrée au thème suivant : « Réviser et/ou interpréter certains passages de Vatican II ? ». Cette question est au noeud des discussions entre Rome et la FSSPX. A l'occasion de cette rencontre, le P. Morerod a expliqué :
1°) que la possibilité d’une réception de Vatican II “qui se fonderait très fortement sur l’état du Magistère antérieur” pourrait parfaitement avoir sa place dans l’Église, avec pour condition, lui semblait-il, que cette interprétation ne soit pas un rejet de Vatican II ;
2°) et que pouvait être admise la non-confession de certains points de Vatican II, avec “une certaine exigence de respect” de l’enseignement “officiel” de Vatican II.

P. Karl Josef Becker, sj, 81 ans, Allemand.
Consulteur à la Congrégation pour la Doctrine de la Foi depuis 1977. On le dit très proche de Benoît XVI. A expliqué dans un article en 2006 que la formule "subsistit in" équivalait à la formule selon laquelle l'Eglise catholique est l'Eglise du Christ. Le Père Becker estime que l’auteur de cette formule ("subsistit in"), le jésuite néerlandais, Sebastian Tromp, proche de Pie XII (il a participé à la rédaction de Mystici Corporis) et du cardinal Ottaviani (il a travaillé avec lui sur les schémas préparatoires du concile, rejetés ensuite par la putsch allemand et français), ne voulait pas énoncer une nouveauté, mais renforcer l’affirmation traditionnelle. Cette expression, selon le P. Becker est destinée non seulement à réaffirmer le sens du terme "est", c'est-à-dire l'identité de l'Église du Christ avec l'Eglise catholique, mais elle réaffirme que l'Eglise du Christ, revêtue de la plénitude de tous les moyens institués par le Christ, perdure (continue, encore) à jamais dans l'Eglise catholique. C'est dans ce sens que le document Dominus Jesus a donné l'interprétation qui convient de cette formule qui a fait couler beaucoup d'encre.

Mgr Luis F. Ladaria Ferrer, sj, 65 ans, Espagnol. Ordonné prêtre à 29 ans. Etudes de droit, de philosophie et de théologie. Il s’est rendu à Rome pour décrocher son doctorat de théologie à la Grégorienne, en 1975. Pendant plusieurs années, il assuma la charge de professeur de théologie dogmatique à l’Université Comillas de Madrid avant d’occuper le même poste, à partir de 1984, à la Grégorienne. Deux ans plus tard, il devenait le vice-recteur de cette prestigieuse université et il le restera juqu’en 1994. Deux ans auparavant, il a été nommé également membre de la Commission théologique internationale, et ce jusqu’en 1997. En mars 2004, Jean-Paul II le nommait pourtant secrétaire général de cette commission et, c’est à ce titre qu’il conduira le document sur les limbes en 2006. Le document de la dite commission sera contesté dans les milieux traditionnels. Consulteur de la Congrégation pour la Doctrine de la foi depuis 1995, Mgr Luis F. Ladaria Ferrer a été nommé par Benoît XVI, le 9 juillet 2008, secrétaire de ce dicastère et élevé au rang d’archevêque. Il remplace à ce poste le fidèle Mgr Amato, devenu entre-temps préfet de la Congrégation de la cause des saints. C’est le 26 juillet 2008 que Mgr Luis F. Ladaria Ferrer a été ordonné évêque par… le cardinal Bertone, lui-même ancien secrétaire du Saint-Office, sous la présidence du cardinal Joseph Ratzinger. Les deux évêques co-consécrateurs étaient l’actuel préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la foi, le cardinal Levada et Mgr Vincenzo Paglia.

Mgr Fernando Ocáriz,65 ans, vicaire général de l'Opus Dei. Théologien et également physicien, Mgr Fernando Ocáriz est auteur de nombreux ouvrages philosophiques et théologiques, spécialement dans le domaine de la philosophie de l’histoire et de la christologie. Depuis 1986, il est membre consulteur de la Congrégation pour la Doctrine de la foi et vicaire général de l’Opus Dei depuis le 23 avril 1994. À ces titres, il faut ajouter le fait qu’il est aussi membre de l’Académie Théologique Pontificale, consulteur à la Congrégation pour le clergé, vice-grand chancelier de l’Université de la Sainte-Croix (Opus Dei) et Prélat d’honneur de sa sainteté depuis le 3 janvier 2003. La question traditionaliste lui est bien connue puisqu’il est aussi expert permanent auprès de la Commission Ecclesia Dei. Tout le monde s’accorde pour dire que dans la commission romaine de discussions doctrinales son rôle sera de discuter les problèmes soulevés par la déclaration conciliaire sur la liberté religieuse Dignitatis humanae et notamment sur la question d’un des points extrêmement sensibles, le remplacement de la notion de tolérance par celle de liberté élevée au rang de droit public de l’Église.