15 octobre 2009

[la Contre-Réforme Catholique] Pour nous couper l'herbe sous les pieds... trop tard, Monsieur le Cardinal!

SOURCE - frère Bruno de Jésus - la Contre Réforme Catholique au XXIe Siècle - octobre 2009


L’actualité religieuse est dominée par la perspective des “ conversations ” qui vont s’ouvrir à Rome à la mi-octobre entre les autorités du Vatican et la fraternité Saint-Pie X. Le cardinal Schönborn, archevêque de Vienne, a voulu donner le ton. Il va être « clairement signifié » aux traditionalistes, a-t-il annoncé, les points qui, pour le Vatican, « ne sont pas négociables : la position à l’égard des juifs, des autres religions, chrétiennes et non chrétiennes, ainsi que la liberté religieuse comme droit fondamental de l’humanité. »

Si je comprends bien, c’est jugé d’avance ! Soit ! que le Saint-Père en juge ainsi, du haut de sa cathèdre, s’il l’ose ! afin que nous ayons la garantie de l’infaillibilité. Car l’opinion du cardinal Schönborn ne compte pas, et pas davantage celle de Joseph Ratzinger. Ce qui compte, c’est le jugement infaillible du Pape !

Mais “ pour nous couper l’herbe sous les pieds, trop tard, monsieur le cardinal ! ” comme titrait déjà notre Père, en janvier 1993 (CRC n° 288), l’année de sa troisième démarche à Rome entreprise pour y porter son troisième Livre d’accusation, ultime protestation contre le nouveau catéchisme et ses auteurs, « catéchisme d’orgueil, catéchèse de tricheurs ! »

La manœuvre est aujourd’hui la même qu’en 1993 : « Sous le comparse lefebvriste, écrivait notre Père, nous voici proprement assommés... mais c’est trop tard ! en trois coups de sabot ! »

Le premier consistait à proclamer urbi et orbi que « toute critique du Pape, du Concile est du diable ». Le deuxième, que « le Concile, le Pape ne peuvent ni errer ni mentir », et le troisième affirmait la liberté religieuse comme une vérité traditionnelle.

Le cardinal Schönborn réitère aujourd’hui ce coup de pied de l’âne en direction des lefebvristes, mais « c’est trop tard ! » parce que la critique motivée de l’abbé de Nantes réduit à néant ces affirmations en trois livres d’accusation portés à Rome en 1973, 1983, 1993, accusation reprise aujourd’hui en 700 pages de commentaire des textes du Concile ; et tant qu’il n’y aura pas été répondu infailliblement, l’opposition aux nouveautés du Concile est inaccessible aux condamnations injurieuses du cardinal Schönborn.

En effet, que proclame le Concile ? que la liberté en matière de religion est un droit imprescriptible et sacré, fondé sur la dignité de la personne humaine, égale en tous et universelle, autorisant la pratique publique et la propagande ouverte de toute religion, indépendamment de son caractère objectif de vérité ou d’erreur aux yeux de notre Dieu et Seigneur Jésus-Christ.

Nous considérons que cette proposition est tout à fait injurieuse à Dieu notre Sauveur, et tout à fait contraire à la mission de salut universel de l’Église. Cette proposition n’a pas à être objet de « dialogue », elle n’est pas « négociable » au regard de la foi catholique, elle doit être soumise tout simplement au jugement du Souverain Pontife. S’il met en œuvre son infaillibilité, il jettera nécessairement l’anathème sur qui la professe : et c’est bien la seule raison pour laquelle Paul VI comme Jean-Paul II refusaient hier, et Benoît XVI refuse aujourd’hui, d’exercer ce devoir de leur charge apostolique suprême.

Car « ce Dieu, que le Concile paraît mal connaître, a voulu que les hommes l’adorent, le prient, le servent et l’aiment, pour gagner ainsi la Vie, la Béatitude éternelle. De là, on peut, on doit déduire qu’il fait un devoir à tout homme d’adhérer librement à cette Alliance, avec le droit sacré d’y adhérer par lui-même, sans contrainte ni empêchement. Quant aux autres religions, et irréligions, comment ce Dieu infiniment saint, pourrait-il faire autre chose que les haïr comme des pièges de Satan et en interdire l’existence même, publique ou privée, comme une offense majeure à sa gloire et un dommageable obstacle au salut de tous les hommes ? » (Autodafé, p. 137)

frère Bruno de Jésus.